jeudi 23 juin 2011

Le couteau dans la plaie. Le moment de réaliser, le mal qui s'installe. 
Mais continuer à faire semblant. Quoi qu'il arrive, ne pas être faible. 

lundi 20 juin 2011

« Rappelle-toi tes amours, rappelle-toi puisque c'est ton tour; Y'a pas d'raison pour qu'tu n'pleures pas, avec tes souvenirs sur les bras. » Piaf.

Je vis dans un rêve. Un mauvais rêve, dont on n'arrive pas à se réveiller. Je ne veux pas croire ce qu'il se passe, ne pas le voir. J'ai cette sensation de flotter au dessus de tout le reste, d'observer la vie d'un point de vue omniscient, de déjà tout savoir, de tout connaitre des personnes qui m'entourent, et de me voir, d'avoir envie de crier "tu te fais avoir ma grande" mais de ne pas pouvoir. De voir le mal approcher sans pouvoir l'identifier, de savoir qu'il est là, tout près au coin de la rue mais de foncer quand même tête la première, comme si une force me contrôlait. Et je suis là, prisonnière dans une bulle où même l'air se raréfie, m'étouffe, sans la possibilité de crier, de sortir. Aucun sons ne sort de ma bouche, même les larmes n'existent plus. Je suis dans ces moments où le cauchemars devient insupportable au point que l'on ne peut ni faire marche arrière ni se réveiller pour quitter ses vieux démons. Passer ses journées à se demander si tout ceci est réel ou si c'est un simple mauvais rêve dont on vient de se réveiller, flotter au dessus de tout. Avoir les personnes en face de soi et ne pas savoir, les détester ou les aimer ? Ne pas savoir si oui, le couteau à bien été planté au plus profond du coeur ou si c'est une nouvelle crise qui survient. Une nouvelle crise d'angoisse et de paranoïa. Les aimer parce que très bientôt tout sera fini, aussi bien entre eux, qu'entre nous ? Ou les détester avant leur départ imminent ? C'est toujours un choix difficile quand c'est avec des personnes en qui on a eu confiance et qu'on a aimer ou au moins apprécié. Continuer à les aimer mai ne plus pouvoir avoir confiance. Ou les détester et les rayer de ma vie comme si jamais rien n'avait eu lieu. 

Ni l'un ni l'autre. 



Et puis il y a des moments de reprise de conscience, dans une rue, dans une chanson ou un film. Des souvenirs qui reviennent par brides. Des petits souvenirs, mais des souvenirs quand même. Je ne cherche pas à me rappeler pour le moment, tout est trop difficile, plus que je ne pourrais jamais l'avouer. Ce n'est pas parce que les larmes ne coulent pas que le reste est encore vivant. J'ai déjà connu le passage du coeur brisé, je l'ai connu, vécu et rafistolé à la va-vite. Je pense que c'est pour ça que rien ne sort, j'étais déjà une coquille presque vide, il n'y avait plus rien à enlever. Plus rien sauf ma dignité, que je vais tenter de garder. Ces prises de consciences me forcent à avancer; "c'était bien avant, ce sera bien après." Je me promet de faire revenir les bons comme les mauvais moments. Pour l'instant rien ne me revient, je n'ai même pas de bilan positif ou négatif sur tout cette histoire. Ce qui me fait le plus peur en ce moment c'est de ne même pas pouvoir détester cet homme que j'avais tant aimé. De ne même pas être capable de ressentir encore quelque chose envers cette personne, d'être trop vide pour pouvoir encore exprimer des sentiments. Il n'y a rien de pire que l'indifférence; ce n'est pas la haine le contraire de l'amour, c'est elle, cette indifférence. Détester une personne c'est avoir une bonne raison de l'aimer. Le détester serait la chose la plus logique. Le détester pour son abandon, pour sa préférence à une autre, pour toutes ses paroles qui m'ont touchées, pour son aide et son soutient, pour toutes ces choses qui ne me seront plus adressées. Détester toutes ces choses que j'avais aimé. J'aimerais tellement ça, ça voudrait dire que j'aime encore. Mais rien. Il n'y a plus rien. Et ça me terrifie. Tellement. J'ai l'impression d'être déjà morte, et je n'ai plus personne pour m'aider à surmonter ça. 



lundi 13 juin 2011

« Fight the real enemy. Yourself. »


C'est après une journée qui a défilé à une folle allure au point d'en faire peur, une poussée d'adrénaline à courir avec les valises dans toute la ville pour ne pas louper mon train que je me suis enfin posée. Dans mon wagon, coincée entre mes bagages et des anarchistes, bien sympathiques mais à l'hygiène douteuse ainsi que de leur 5 chiens qui avait l'air de sortir tout droit du salon de toilettage, j'ai attendu le signal de départ (lancé en retard, afin de changer le quotidien de la SNCF). Les 10 minutes à attendre le départ du train ne m'on jamais parues aussi longues, comme si durant la journée les heures étaient divisée à deux et que sur ce quais les minutes à l'inverse multipliées. Le pire ce n'était pas vraiment l'attente mais la vision de Solène, cette amie qui chaque jour devient de plus en plus proche, plantée là sur le quai le regard triste qui fuit le wagon. Et moi qui ne voulais pas lui tourner le dos mais qui avait également du mal à la regarder. C'est con, on savait toutes les deux qu'on se retrouverais forcément une semaine plus tard mais non, après avoir passé plus d'un mois à se voir chaque jour la séparation, même temporaire est toujours difficile. 
Et c'est là dans ce wagon que j'ai commencé à faire le bilan, une fois de plus. Le bilan de ces derniers mois, de mon année entière, mais aussi des années précédentes. Le bilan est sans appels, à moins que mes souvenirs d'enfances soient si enfouis que je ne m'en souvienne plus, cette année fut la meilleure. Sur le plan culturel, comme sur le plan humain. Le plus difficile c'est forcément de partir quand on se rend compte qu'on se rapproche un peu plus de certaines personnes, quand on réalise que des personnes nous apprécient alors qu'on pensait l'inverse. Mais surtout c'est cette impression de ne pas avoir assez profité de ceux qui vont partir, dans une autre ville ou à l'autre bout du monde. C'est une sensation amère, acide qui reste ancrée dans un petit coin de la tête et qui réapparaît le plus souvent possible, histoire de bien rappeler à quel point retrouver sa famille pendant 3 mois va être terrible après une année passée en autonomie la plus totale. Mais voilà, malgré la boule dans la gorge et une envie de pleurer plutôt constante le retour est moins difficile qu'il ne m'avait parut quand j'était dans le train, avec ma musique badante le volume monté au maximum. Parce que j'ai repensé à tout les bons moments passés, aux personnes qui m'ont entouré et aussi étrange que cela puisse paraître  lors de ma dernière soirée, même les personnes dont j'étais les moins proches, voire pas du tout, m'ont montré de l'intérêt. C'est dans ces moments que je me rends compte que tout le temps que j'ai passé à me monter la tête pour des choses futiles telles que le regard des autres a été perdu dans l'apprentissage de ces personnes. Mais malgré tout les coups de blues, les petites tensions c'est un bilan positif qui en découle. 
Mais le plus amusant dans ce weekend reste sans doute ma première soirée loin de ma ville d'adoption temporaire. Une nouvelle fois j'ai eu l'impression d'avoir remonté le temps. Avant de quitter Poitiers j'ignorais totalement comment ma soirée-repas de famille allait se passer. Je l'aurais peut être appréhendée si on m'avait dit que j'y retrouverais tout mes anciens amis qui m'avaient quelque peu abandonnés lors de ma rupture. Oui je pense que c'est le mot, appréhender de revoir ces hommes avec qui je passais le plus clair de mon temps, ceux avec qui je pouvais me vider l'esprit chaque weekend quand le lycée devenait de plus en plus insoutenable, ceux avec qui j'ai parlé, ceux que j'ai apprécié à ma manière et de façon différente. Les revoir en compagnie de leur plantes vertes ambulantes qu'ils osent appeler "amies" ou "amour", oui c'est sans doute une pointe de jalousie qui parle ici, mais c'est surtout la déception de voir qu'ils ont préféré des pots de peintures-léopards à des filles qui ont supporté leur soirées foot-console (ah oui c'est bel et bien la jalousie qui parle). Puis, après m'être rendue compte que des personnes finalement m'appréciaient je me suis aperçue  que j'avais manqué à d'autres qui m'avaient déjà apprécié par le passé. Parce que oui, malgré un téléphone désespérément muet ils prenaient de mes nouvelles indirectement et presque chaque weekend, parce que finalement certains m'ont avoué qu'ils me préfèrent réellement aux léopards qui les suivent tels des caniches et surtout parce que je me suis aperçu qu'ils m'avaient tous manqué durant tout ce temps. Les revoir m'a non seulement permis de passer une bonne soirée et d'oublier quelque temps le fait que mes compagnons de soirées étudiantes me manquaient mais aussi m'a fait revivre des bons souvenirs que j'avais caché sous mon amertume.
Ça fait déjà plus d'un mois que j'essaie de faire le bilan de ma vie. Et c'est seulement maintenant que je me rends compte que je ne peux le réaliser car autant mon expérience est trop maigre autant j'avance tellement  chaque jours que chaque lendemain ce bilan est différent. Mais je vais tout faire pour n'oublier personne.  Paul, Adrien, Clément, Ludo, Pierre. Mais aussi Mathias, Solène, Chris, Tony, Thibaud, Layla, Johann, Mélanie, Yohann, Georges, Gwenael, Léa, Elodie. Ceux qui étaient présent, ceux qui le sont. 


Photographie : Jan von Holleben 

mardi 7 juin 2011

« On croit que, lorsqu'une chose finit, une autre recommence tout de suite. Non. Entre les deux, c'est la pagaille. » Marguerite Duras.

Une première année de validée, un futur premier emploi qui va commencer, un (deuxième) permis qui approche, six mois pleins de souvenirs, des souvenirs pleins à craquer, de quoi remplir des pages et des pages... Un bilan s'impose, sur les erreurs et les avancées réalisées. Surtout sur les avancées. Ne garder que le bon en tête pour ne pas avoir un seul regrets des choses vécues, pour ne pas passer de l'amour à la haine, pour ne pas gâcher ce qui semble être de l'espoir, malgré tout. Apprendre à pardonner, apprendre à surpasser, à tolérer. Toujours et encore continuer à apprendre. Les aides ont étés nombreuses, ainsi que les inspirations; pour sur je ne vais pas m'arrêter là. A vrai dire, ça ne fait que commencer. La pagaille est et restera constante ! 


Photographie : Jean-Luc Moulène. 
Playlist : Mumford and Sons

mercredi 1 juin 2011

J’ai repensé à toutes les filles que j’avais connu, avec qui j’avais couché ou même que j’avais seulement désiré. Je me suis dit qu’elles étaient comme des poupées russes, on passe sa vie entière à jouer à ce jeux là, on est curieux de avoir qui sera la dernière la toute petite qui était cachée depuis le début dans toutes les autres. On ne peut pas l’attraper directement on est obligé de suivre un cheminement il faut les ouvrir l’une après l’autre en se demandant à chaque fois « Est-ce que c’est elle la dernière ? »

Les Poupées Russes. C’est sans doute le film qui m’a le plus marqué, non pas pour son histoire bouleversante ou pour sa réalisation prestigieuse, mais pour sa réalité. Toutes ces questions, ces envies, ces faux pas. Tout est là. La première fois que je l’ai vu c’était il y a un, voir deux ans. 
Je me souviens avoir voulu une relation bien particulière qu’entretient Xavier dans ce film précis. Celui de l’ex qui devient meilleur ami. Dieu (quel qu’il soit) seul sait pourquoi cette relation me faisait envie, pouvoir ne jamais se séparer totalement d’un homme que l’on a aimé. Puis avec le recul, je me rends compte que cette situation est difficile, pour ne pas dire impossible. La seule chose en laquelle je me reconnais maintenant, la seule personne à laquelle je m’identifie ce sont ces femmes. Chacune d’entre elles, d’autres plus, d’autre moins. Je ne suis qu’une d’entre elle, une de plus dans la vie d’un quelconque homme. 
Et finalement ce que je reconnais le plus c’est le personnage central, cet homme qui cherche l’amour sans vraiment y croire ou sans vraiment se l’avouer. Celui qui pense qu’en trouvant le plus de femmes va un jour tomber sur la dite « bonne et unique », cette femme mystère, idéalisée et fantasmée chaque jour de sa vie. Celle à qui il pense quand il fait l’amour à un quelconque être féminin, celle avec qui il pourrait passer le restant de sa vie tout en s’appuyant sur ses épaules. Cet homme qui finalement n’est qu’un enfant qui après avoir eu un nouveau jouet en désire un autre, cet enfant qui ne s’intéresse qu’à la nouveauté par peur du quotidien, par peur de la lassitude. La peur de s’engager, la peur d’avoir mal, la peur d’aimer, la peur d’être laissé tombé, la peur de faire du mal, la peur d’être seul, la peur d’être étouffé, la peur de ne plus être libre. La peur, c’est la seule chose qui nous tienne, qui pousse à vivre dans l’excès, de vouloir en faire toujours plus, de vouloir tout voir avant d’en finir. Cet homme qui se cache derrière des plus ou moins jolies filles d’un soir pour se sentir vivant et libre tout en s’inventant des prétextes pour se lever jour après jour. Cet homme qui n’avouera jamais ses sentiments car il sait que toute histoire a une fin. Cet homme tellement et terriblement humain. 
Et moi, la fille, une fille. Une parmi tant d’autres, au milieu de cet océan infini de cuisses, de chutes de reins et de poitrines. Une autre fille d’un soir, croisée au détour d’une fête, au tournant d’un couloir. Quelle est la chance de rencontrer une personne qui va changer une partie de sa vie dans ces conditions ? Quelle était cette chance ? Infime. C’est en réalité un coup de pouce qui crée cela. Un coureur de jupons qui m’aborde, une discussion rapide dans une boutique, un petit sourire en coin, un nom enfin. Puis un bonjour quotidien, des formules de politesses échangées très vite fait, jusqu’au numéro de téléphone. La suite on la connait tous, un rendez-vous, une petite discussion en préliminaire et c’est comme ça qu’on se retrouve le lendemain matin, dans un appartement encore inconnu, un thé amical proposé avant de rentrer chez soi, avec les mêmes vêtements que la veille, sans avoir prit le temps de se doucher avec cette sensation étrange qui fait qu’on ignore si on se sent bien ou mal. Est-on à ce moment là heureux d’avoir vécu une illusion d’amour avec un parfait inconnu ? Ou bien avons-nous ce sentiment d’être trompée, salie, et prostituée car on sait que cette passade ne mènera à rien alors qu‘on est toujours rempli d‘espoir ? Cette question chacun, homme ou femme se la pose un jour ou l’autre, sur le fait ou bien avec le recul. Chaque homme et chaque femme recherche l’amour, le rêve et pense pouvoir le vivre. Mais au moins une fois dans sa vie, chacun d’entre nous va le louper, car à trop l’idéaliser il nous passe sous le nez, on croit le voir dans une jolie fille ou dans un bel homme tout droit sorti d’une sitcom, et on se rend pas compte qu’il est là, assit sur le même canapé en soirée, dans le même cours que soi ou tout simplement dans la complicité d’un[e] ami[e]. Chaque amour a son histoire et chaque histoire est encore à construire.
 

Photographie : Tirée de Tree of life.