Je vis dans un rêve. Un mauvais rêve, dont on n'arrive pas à se réveiller. Je ne veux pas croire ce qu'il se passe, ne pas le voir. J'ai cette sensation de flotter au dessus de tout le reste, d'observer la vie d'un point de vue omniscient, de déjà tout savoir, de tout connaitre des personnes qui m'entourent, et de me voir, d'avoir envie de crier "tu te fais avoir ma grande" mais de ne pas pouvoir. De voir le mal approcher sans pouvoir l'identifier, de savoir qu'il est là, tout près au coin de la rue mais de foncer quand même tête la première, comme si une force me contrôlait. Et je suis là, prisonnière dans une bulle où même l'air se raréfie, m'étouffe, sans la possibilité de crier, de sortir. Aucun sons ne sort de ma bouche, même les larmes n'existent plus. Je suis dans ces moments où le cauchemars devient insupportable au point que l'on ne peut ni faire marche arrière ni se réveiller pour quitter ses vieux démons. Passer ses journées à se demander si tout ceci est réel ou si c'est un simple mauvais rêve dont on vient de se réveiller, flotter au dessus de tout. Avoir les personnes en face de soi et ne pas savoir, les détester ou les aimer ? Ne pas savoir si oui, le couteau à bien été planté au plus profond du coeur ou si c'est une nouvelle crise qui survient. Une nouvelle crise d'angoisse et de paranoïa. Les aimer parce que très bientôt tout sera fini, aussi bien entre eux, qu'entre nous ? Ou les détester avant leur départ imminent ? C'est toujours un choix difficile quand c'est avec des personnes en qui on a eu confiance et qu'on a aimer ou au moins apprécié. Continuer à les aimer mai ne plus pouvoir avoir confiance. Ou les détester et les rayer de ma vie comme si jamais rien n'avait eu lieu.
Ni l'un ni l'autre.
Et puis il y a des moments de reprise de conscience, dans une rue, dans une chanson ou un film. Des souvenirs qui reviennent par brides. Des petits souvenirs, mais des souvenirs quand même. Je ne cherche pas à me rappeler pour le moment, tout est trop difficile, plus que je ne pourrais jamais l'avouer. Ce n'est pas parce que les larmes ne coulent pas que le reste est encore vivant. J'ai déjà connu le passage du coeur brisé, je l'ai connu, vécu et rafistolé à la va-vite. Je pense que c'est pour ça que rien ne sort, j'étais déjà une coquille presque vide, il n'y avait plus rien à enlever. Plus rien sauf ma dignité, que je vais tenter de garder. Ces prises de consciences me forcent à avancer; "c'était bien avant, ce sera bien après." Je me promet de faire revenir les bons comme les mauvais moments. Pour l'instant rien ne me revient, je n'ai même pas de bilan positif ou négatif sur tout cette histoire. Ce qui me fait le plus peur en ce moment c'est de ne même pas pouvoir détester cet homme que j'avais tant aimé. De ne même pas être capable de ressentir encore quelque chose envers cette personne, d'être trop vide pour pouvoir encore exprimer des sentiments. Il n'y a rien de pire que l'indifférence; ce n'est pas la haine le contraire de l'amour, c'est elle, cette indifférence. Détester une personne c'est avoir une bonne raison de l'aimer. Le détester serait la chose la plus logique. Le détester pour son abandon, pour sa préférence à une autre, pour toutes ses paroles qui m'ont touchées, pour son aide et son soutient, pour toutes ces choses qui ne me seront plus adressées. Détester toutes ces choses que j'avais aimé. J'aimerais tellement ça, ça voudrait dire que j'aime encore. Mais rien. Il n'y a plus rien. Et ça me terrifie. Tellement. J'ai l'impression d'être déjà morte, et je n'ai plus personne pour m'aider à surmonter ça.
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