mercredi 14 septembre 2011

« You desired my attention but denied my affections.»

« J’étais simplement venue te dire au revoir. C’est finalement un adieu, total, qui en découle. Une seule phrase et mon deuil était fait. Je ne t’en veux pas, la paranoïa a une fois de plus prit le dessus, personne ne peut rien y faire. C’est juste une simple perte de temps d’avoir prit des nouvelles de façon indirecte et discrète. Heureusement j’ai suivis tes conseils; tourner la page, passer à autre chose, apprendre à vivre sa propre vie; appelle ça comme tu veux mais oui je t’ai écouté. Pour la dernière fois. 
Car oui, après tout ce temps j’ai réussi à tourner la page assez rapidement je l’avoue. Je m’étonne moi-même d’avoir été aussi sereine depuis que j’ai appris que mes mauvais pressentiments s’avéraient être la réalité que je n’arrivais pas à toucher du doigt. Tu sais comme ces mots que l’on a sur le bout de la langue mais que l’on n’arrive pas à dire. Je savais tout mais ton habilité m’a toujours caché mes pires craintes. J’ignore comme tu as fait tout ce temps, mais je ne peux que t’admirer pour ça; c’est tellement difficile de jouer un double jeu. Difficile au point que lorsque j’avais essayé il y a désormais 9 mois de cela, je n’ai pas pu tenir plus de 6 semaines. Et oui, faire semblant d’être totalement détachée du monde et particulièrement des personnes qui nous entourent n’est pas une chose aisée. j’aurais au moins le mérite d’avoir tenté, tenté de ne pas m’accrocher, de ne pas devenir à nouveau dépendante de cette dose de morphine qui s’injecte dans chaque partie de mon corps lorsque mon cerveau décide de contrôler mon cœur et de créer cette chose que l’on appelle « tomber amoureux ». 
Et ça pour tomber, je me suis bien étalée la figure sur le bitume. La tête la première, histoire de ne pas faire les choses à moitié. Le nombre de fois où je me suis sentie bafouée, recluse et délaissée. Mais je ne peux te jeter la pierre, j’étais à chaque fois assez conne pour ne pas m’enfuir en courant alors que je savais que la falaise était en train de s’effondrer. Je le savais mais je préférais courir droit vers le danger. Tu connais cette sensation qui fait qu’on sait que ça va mal, mais pourtant on ne peut s’empêcher de foncer tête première. Tout simplement parce qu’on a besoin d’adrénaline pour vivre. C’est aussi simple que ça. 
Pourtant on aurait pu avoir un belle histoire. Tu sais ce genre d’histoire passionnelle, charnelle entre deux êtres qui s’attirent et qui se repoussent mutuellement. Ce genre de « je t’aime, je te déteste » tant recherché, car c’est dans ces moments là qu’on vit au plus profond de ses émotions. Entre les séparation déchirantes et les retrouvailles passionnées, la recherche constante de tester l’autre personne, de voir jusqu’où on peut aller pour faire du mal à quelqu’un, de voir jusqu’où va notre domination. Ce genre d’histoire où chacun est de toute façon perdant au bout, mais où une sorte d’attraction pour la douleur continue à nous faire avancer dans l’ombre. Mais ce genre d’histoire ne pouvais avoir lieu, on s’en rend compte avec le recul. Pour que ces amours passionnés aient lieu, il faut de la réciprocité dans les sentiments. Pas une histoire à sens unique. Et oui « chéri », je reste persuadée que ton amour pour moi n’était qu’illusoire, alors que le mien était réel. 
Il est bien loin le temps où j’apprenais à connaitre cet homme ténébreux, mystérieux, celui que j’ai longtemps regardé dans les couloirs de la fac, celui avec qui je voulais être, même pour une simple nuit. Il est désormais révolu. Il n’y a plus rien. J’aimerais pouvoir t’effacer de mon esprit, te faire devenir transparent au point où je pourrais te passer au travers si un jour je te recroise dans la rue, tel un fantôme de mon passé. Je le sais, dans quelques mois on me demandera si j’ai des nouvelles et je répondrais « Qui ça ? ». C’est triste d’en arriver là, mais contrairement à ce que tu voulais tant, je ne vais pas te détester. Oh non loin de là. Te détester signifierai que je t’aime encore. Non, tu m’es désormais totalement indifférent, j’ai réussi à te rayer de ma vie, à tourner la page, je n’avais encore jamais fait ça, m’attachant toujours trop aux cadavres de mon passé. Et là, ce fut facile. C’est triste à dire, mais oui j’ai réussi à tourner la page. Il serai temps que tu fasse de même non ? Tu m’a demandé de tourner la page, je l’ai fait. Extrêmement facilement. Et c’est de ta faute. Après toutes ces déceptions, je continue à creuser.
Ce texte va sans doute paraitre une fois de plus agressif et plein de reproches. Je n’ai pas à me justifier. Je ne veux pas d’explication et je n’en ai aucune à donner. C’est fini. On appelle ça rayer quelqu’un de sa vie. Ce soir, je me suis posée au bord de l’eau. J’ai admiré cette étendue d’eau paisible, seulement troublée par la lumière de la lune dansant à travers les arbres bercés par le vent. J’ai regardé les canards barboter au ralenti, les poissons sauter de l’eau et les chauves-souris voler au dessus de la rivière. J’ai été si bien à cet instant. Je n’ai plus rien ressenti. Combien de temps suis-je restée assise ici ? Une heure ? 5 minutes ? Peut être 20 ? Je n’en sais rien. Pour la simple et bonne raison que je ne me suis jamais sentie aussi sereine. C’est au bord de l’eau que j’ai enfin pu voir toutes ces opportunités qui s’offrent à moi. Un renouveau, une fois de plus. Et cette fois-ci c’est l’inverse de l’année précédente; année de perversion totale, de prostitution même pour une simple recherche de bonheur temporaire. J’ai non seulement gardé ma confiance en moi, mais je réapprends à retrouver la confiance en les autres. Les autres hommes je veux dire. Et pourquoi pas un homme, simplement ? Pourquoi pas. 
Ce texte est le dernier, ça fait bien longtemps que je promet de ne plus écrire sur ce sujet, mais cette fois je le sais. C’est le dernier. On appelle ça « rayer quelqu’un de sa vie ». Sans explication finale, ça ne servirai à rien. Une simple perte de temps qui de toute façon ne mènerai à rien, sur du vide. Du vide. Du vide. Alors c’est ici que je te le dis, Adieu, non pas au revoir. Adieu, de façon définitive.»



Photographie : Thyphaine Augusto

1 commentaire: