mardi 19 avril 2011

Parler de sois c'est parler de tout .

__Ecrire m'a toujours été d'une grande aide, la meilleure thérapie que j'ai pu trouver, que quiconque ne puisse trouver. J'ai essayé d'autres moyens d'échapper aux maux qui étaient la cause de mon malheur, de mon mal de vivre. Oui après que l'homme qui partageait mon coeur, celui qui était là pour moi, celui grâce à qui j'ai tenu le coup, celui que je considérais comme mon roc, après que cet homme m'ai quitté j'ai sombré, je l'avoue. C'est alors que ma descente aux enfers qui grâce à lui avait prit du retard dans ma vie m'ai soudainement apparue, comme une claque, comme la grande faucheuse qui arrive dans les dessins animés. Là d'un coup cette personnes toute noire, des vêtements jusqu'à l'âme, était là devant moi. Cette personne ce n'était que mon reflet, cet être qui vit au fond de nous, bien caché pour ceux qui sont heureux, toujours présent pour ceux qui ne le sont pas. Cet être qui nous habite, ce n'est que nous même, une autre facette de notre personnalité.
Et pourtant la seule chose qu'elle nous inspire c'est la peur. 
_____________________________________Oui je l'admet j'ai eu peur. 
Peur de moi-même, de celle que j'ai toujours rêvé d'être sans jamais m'être donné les moyens à cause du regard des autres. Peur de celle qui allait bientôt quitter le foyer familial et qui allais devoir prendre son indépendance, seule, dans une ville et une vie dont elle ignorait tout. Voilà, il suffisait de l'écrire pour l'avouer enfin, ce n'est pas tant de moi que j'avais peur, mais de la solitude. J'en ai toujours eu peur, ainsi que du rejet des autres. cette putain de peur qui vous écorche le coeur et serre les tripes. Solitude. C'est comme un gros mot, une insulte. Solitude. Une façon de résumer "être rejeté par la société". Oui, un gros mot aux oreille de n'importe quel adolescent. 
____C'est donc cette peur qui m'a fait perdre les pédales, à ce moment là je ne l'avais pas encore déterminée, mais j'avais quand même décidé de mettre un mot à mes maux. J'avais donc renommé ma douleur " coeur brisé ".En soit ce n'était pas faux. Mais je n'avais pas encore assez creusé. Et puis avouons le, j'étais dirigée par l'espoir inexistant que cet homme reviendrait. Qu'il me reviendrait. J'ai donc dérivé, essayant de continuer à étaler ma joie de vivre, qui en cet instant avait fui mon corps décharné. J'essayais d'aller de fêtes en fêtes, de continuer à boire et à danser. Mais le coeur n'y était pas, il n'y était plus. Le corps non plus. C'est cette sensation bizarre qui est la pire, la sensation que notre corps n'est plus lié à notre cerveau. Alors au lieu de danser, je buvais. Boire pour oublier. La chose la plus stupide jamais dite. On n'oublie rien, en tout cas on n'oublie jamais sur le long terme. Ce qu'on veut oublier revient forcément un jour, une nuit, à un moment où l'on pense être heureux au milieu de la foule et de la fête qui bat son plein. Mais non, la lumière factice des néon nous rappelle que nous ne somme que dans une société fausse et vide, remplie d'artifice. Et là, seulement à cet instant on se rend compte qu'on a trop bu. Qu'on n'a rien à faire ici. Que la vraie vie nous attends ailleurs, mais certainement autour de ces gens, qui vous sourient et vous disent qu'ils vous aiment, mais qui lorsque vous avez un véritable problème font semblant de vous écouter et pensent tout bas "ma pauvre fille, je m'en fou totalement de ta vie. Tu es tellement insignifiante, pas plus importante qu'une autre. Alors pourquoi tu continue à te lamenter ? Nous finirons tous par crever, nous finirons tous oubliés. Et tes problèmes je m'en balance, j'ai un match à enregistrer." 
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Voilà à quoi j'ai passé mon mois de juillet. A boire jusqu'à en vomir mes tripes. A attendre que mes amis reviennent me voir. A attendre que ça passe, que ça se passe. Il m'aura fallut du temps avant de comprendre. Avant de comprendre que mes amis n'en était pas. Que mon coeur était toujours là. Que ma vie m'attendais dans cette future vie étudiante qui me faisait si peur. Et surtout avant de comprendre exactement que ce coeur brisé n'était qu'une simple excuse pour relâcher toute cette pression causée par le bac, par ce mal être au lycée, par cette ville qui me donnait envie de vomir. Ce coeur que je croyais envolé avec l'amour que je pouvais porter à cet homme. Amour qui me rendais aveugle, et qui finissait pas se consumer. Je ne regrette rien de cette année passée avec lui. Il a été une source de bonheur, de rire et de soutient. C'est vrai que sans lui je ne serais jamais arrivée où j'en suis. Et avec le temps je me dis qu'il a eu raison de me quitter, avant que cet amour se ne se dégrade encore plus et surtout avant que le respect que nous nous portions soit détruit. 
____Et j'ai compris cela grâce à l'écriture. Poser des mots sur mes maux. Plus efficace que la vodka. Moins cher que le psychiatre. Et puis l'été est arrivé. Le véritable été pour moi. Le moment où tout les amis que je n'ai pu voir un mois durant car ils travaillaient sont revenus. Les vraies vacances je vous dis, celle où on part de chez soit, de cette chambres où trop de souvenirs sont gravés sur les murs, murs qui ont connus les éclats de rire dont on entend encore l'écho, trop de larmes dont on devine encore les sanglots. Certes je ne suis pas partie bien loin, mais au moins j'étais partie. Depuis le temps que je voulais revoir la mer. Et là, le mois d'août fut une révélation. Non une source de révélations. Tout d'abord, moi qui pensais ne pas vraiment plaire aux garçons, je me suis rendue compte que c'était faux. Je pouvais, non, je séduisais. Bien entendu j'en ai profité, grâce à l'alcool toujours présent, j'ai flirté, non sans jamais aller jusqu'à cet acte charnel auquel j'accordais beaucoup d'importance; ce qui je pense est tout à fait normal lorsque l'on est une fille de 17 ans n'ayant connu qu'un seul homme dans sa vie. Plaire aux hommes. Voilà qui est plaisant. Et puis à la fin de l'été j'ai rencontré un homme. Un de plus certes. Mais maintenant que je savais que je pouvais plaire, pourquoi ne pas me tester autrement. Voire si j'étais prête à tourner la page que fut une année entière dans ma vie, pauvre de 17 années. Voilà, j'ai rencontré un homme, un homme d'un soir. Et oui, j'étais guérie. Dieu que ça faisait du bien de pouvoir prendre du plaisir, même sans amour. Ce n'était que du sexe pour le sexe, mais il s'en dégageait tout de même une douceur. Oui c'était du sexe pour du sexe mais pas du sexe pour de la baise. Non, du sexe pour le plaisir, plaisir de deux êtres qui s'attirent mutuellement. Je savais que Charly ne serait qu'une passade, un genre de test qu'on se fait à soit même. Mais non, Charly est bien plus que ça. C'est un homme. Le contact s'est créé, des liens se sont noués. Malgré la distance il m'arrive souvent de penser à lui. Je ne suis pas amoureuse, c'est juste un homme qui a croisé ma vie, et qui tiens sa petite place dans ma vie. 
____Est ce qu'il y a eu d'autres hommes depuis Charly ? Je mentirais si je disais que non. Et mon but ici n'est pas de mentir. Oui il y en a eu d'autres depuis mon arrivée à la fac. Il ne sont pas nombreux mais ils sont là. Il y a eu celui que je pourrais nommer "erreur". Un homme qui ne me correspond en rien. Je voulais m'amuser. Le message a du mal passer. Puis il a eu mon collègue d'histoire. Hugues. Un simple ami, ami parfois amélioré comme diraient les dialogues des frères Scott.  Et enfin ( pour le moment ) Mat. 6 années nous séparent c'est vrai, mais que faire quand il y a une sorte d'alchimie, une attirance physique entre deux personnes ? La réponse : rien. On ne peut rien faire. Oscar Wilde disait bien " le meilleur moyen de résister à la tentation est d'y céder " non ? Pourquoi y résister ? Tout ce que je peux vous dire c'est que ce fut bon. Violent et doux. C'est sans doute ça, un homme d'expérience ? Je n'en sais rien. Le principal c'est que deux personnes attendent la même chose l'une de l'autre. Un moyen de s'évader. De quitter pour quelques instants cette société de merde. 

S'évader par l'écriture. S'évader par la photographie. S'évader par la peinture. S'évader par la musique. A chacun sa façon, le principal est de se retrouver dans un de ces moyens, d'arrêter de se mentir le temps d'une activité. De se retrouver et de savoir que quoi qu'il arrive, on existe pour quelque chose.





Photographie : Mathias N.

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