_____Enfin on prend le temps d'observer ces drôles de personnages sur scène. Xavier (basse), s'est-ce soir là transformé en une sorte de super héro masqué par un simple bandeau sur les yeux, peint en noir. Massimo (batterie), une coiffe d'indien sur son crane rasé et un maquillage adéquate est un oiseau rare. Sébastien (violoncelle) est comme toujours près à quitter terre avec sa lune peinte de milles et unes paillettes qui orne la côté gauche de son visage. Et Maxim, reconnaissable entre tous avec son éternel chapeau melon à l'unique plume et sa larme matérialisée par un simple triangle. Ce soir là il porte une de ces vestes à rayures horizontales absolument hideuse, mais comme toujours, ce soir là, cette veste qui rendrait ridicule n'importe qui lui va à merveille. Il est tout simplement magnifique, comme à chaque fois. Ce cocktail détonnant nous emporte comme toujours dans une véritable folie, ça tombe bien le groupe enchaine avec « insanity ».
_____Et là, durant 1h30 on sait qu'on va tout oublier. Les ampoules sous les pieds, la fatigue, les crampes dans les mollets, les soucis quotidiens et les couples qui nous cernent et qui s'embrassent à grand coups de langues sur le rythme de la musique. On oublie tout, sauf le géant de 2mètres qui cache la vue tout en mettant des coups d'épaules dans l'arcade sourcilière sans même s'excuser. Mais lui on s'en occupe avec des petits coups de coudes dans les côtes. Mis à part ce géant qui gène tout le monde au point que derrière lui un cercle se forme comme une limite de sécurité à respecter, on oublie tout (bon quelques coup de coudes et quelques orteils sautent pour les langues-baveuses). Maxim est comme toujours tout sourires (parfait), heureux d'être ici, parmi son public. Et ce public le lui rend bien, jouant le jeu. C'est une unité qui se forme entre cette masse de personnes quelconques et ces artistes tellement formidables.
_____Tout est là. L'arbre, la guitare tête-de-mort, l'ambiance glauque mais chaleureuse, les effets stylistiques, les délires du groupe. Ce sont les deux albums qui s'enchainent, presque toutes les chansons seront jouées ce soir là. Les minutes semblent être des secondes, les heures des minutes. Ainsi on arrive à une heure de concert, le groupe nous remercie, quitte la scène, nous plongeant ainsi dans le noir. Mais chacun sait que ce n'est pas la fin, loin de là. Pas encore c'est impossible.
_____Maxim revient, seul, avec sa guitare en main; sa fameuse guitare. « Je vais vous chanter une chanson que j'ai écris pour un film », hurlement du public, tout le monde la connait. « Talk to me ». Seul sur cette scène, sa guitare pour unique accompagnement, sa voix fluide et légèrement grave nous emporte, elle se brise à la fin de certaines phrases, pénétrant ainsi au fond de nos cœurs. Envoutant. Le reste de la troupe rejoint le chanteur, et c'est parti pour un rappel d'une demi-heure. C'est durant cette partie que le groupe nous chante de nouvelles chansons, encore inconnues. Un troisième album s'annonce-t-il ? Je crois qu'à cette heure là on l'espère tous. En attendant, ces musiques nous font danser. Danse commandée par Maxim en personne « on bouge les épaules façon Baloo, on fait deux pas vers la gauche, puis deux vers la droite, tout en bougeant les épaules. Bien entendu ceux du fond je vous vois, pas la peine d'essayer d'y échapper ! ». Et c'est parti une salle entière bouge selon une seule et même unité. Pari réussit ! Puis c'est maintenant le moment de jouer les cuivres, sachant qu'il n'y en a pas sur scène. Quatre petites onomatopées nous sont apprises, et voilà un nouvel orchestre improvisé. Les blagues s'enchainent les rires les suivent. Le très peu d'espoir de voir le duo Yodelice-Cotillard s'envole très vite, mais sans doute est-ce parce que deux Dieux sur une même scène en même temps est trop pour le public qui se transformerai en hystérie.
_____Et puis voilà la fin, la vraie. Le public acclame Yodelice, chapeau bien bas l'artiste ! Mais on ne redemande rien, on sait que c'est bel et bien fini cette fois ci, les lumières sont tout de suite rallumées, le public quitte la salle. Certains restent encore un peu à regarder le décor afin de s'en imprégner une dernière fois. La nostalgie commence déjà à s'installer. Les posters et les t-shirts sont vendus, les murmures des conversations ne parlent que de ce phénomène qui a laissé une empreinte dans chacun d'entre nous. Vivement la prochaine fois avec qui sait, une petite rencontre plus privée (qui n'a rien à espérer n'a rien à vivre).»
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