mardi 19 avril 2011

C'est l'histoire d'un mec qui saute du haut d'un immeuble de 5o étages . A chaque étages, comme pour se rassurer, il se dit " Jusqu'ici tout va bien . Jusqu'ici tout va bien . Jusqu'ici tout va bien . Jusqu'ici tout va bien ... " . Ce qui compte c'est pas la chute; c'est l'attérissage .


Et la chutte est longue . Très longue . C'est normal quand on tombe dans l'infini du néant . Au début on a peur . Peur de l'attérissage . Peur de se faire mal . Peur de ne pas se relever . Peur de rester sur la touche, seule, abandonnée, ignorée . Puis après au fur et à mesure de la chutte la peur se discipe . Elle change . Se transforme . Elle se transforme en espoir . Une once d'espoir . Même infime . Peur être que tout n'est pas si mal comme ça . Peut être que je suis pécimiste pour rien . Peut être que on pense à moi au fond . Peut être que je manque . Peut être qu'on m'attend en bas . Peut être ... C'est ce peut être qui nourrit l'espoir . Mais parfois c'est aussi lui qui le balaie . D'un coup . Puis c'est le désespoir qui arrive . C'est fou comme quelques lettre devant un seul mot peu en changer sa signification . Ainsi on passe du positif au négatif . Du blanc au noir . Alors quand c'est comme ça il ne reste qu'une seule chose à faire . Attendre . Attendre que ça passe . Attendre . Attendre quoi au juste ? Attendre qu'on nous tende la perche pour pouvoir sortir la tête de l'eau . Que quelqu'un nous donne enfin cette* bouffée d'oxygène qu'on attend depuis tant de temps . Mais pas n'importe quel oxygène . Que peut on faire dans cette attente ? Pleurer . Pleurer de tristesse, de colère, d'amertume . Pourquoi pas de joie ? Parce que la joie elle est plus vraiment là en fait . Alors on tombe, on tombe . On attend le moment ou tout va se finir . On attend l'attérissage . Juste pour voir si quelqu'un sera au bout pour nous aider à nous relever .
 



Photo : Ophélie Longuépée

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